Installé en plein centre de la France dans le territoire du Berry, je sculpte des objets à la main dans du bois vert. En 2018, je découvre cet art grâce à un livre offert par ma compagne, et cela devient vite une passion. Je commence par sculpter des cuillères, un objet très simple qui ne nécessite que peu d’outils. Puis, je m’essaye aux spatules et aux planches à découper avant de décider de me fabriquer un tour à bois. Grâce à un système de perche et de pédale, je peux travailler mon morceau de bois sans utiliser d’électricité, à la seule force de mes bras et de mes jambes. La fabrication en elle-même, avec un minimum d’outils et d’énergie, est ce qui me plaît et m’enthousiasme le plus. Dans la pratique de mon métier, je mets un point d’honneur à m’affranchir des énergies fossiles et des matières premières qui traversent la planète. C’est ainsi que je donne du sens à mon travail, quotidiennement.
Dans un monde qui marche sur la tête en fonçant droit dans le mur le pied au plancher, j’ai décidé de prendre mon temps, d’y aller à pied « par quatre chemins », de faire des pauses, de savourer. A rebours de cette époque où le système néolibéral-capitaliste nous encourage à une consommation démesurée, je prends ma hache et ma scie, je suis le chemin de la forêt.
Comme mon pseudonyme Tête de Bois le suggère, je suis très têtu ! Loup solitaire, je n’ai jamais aimé suivre la masse et je prends un malin plaisir à aller à contre-courant. Alors puisque tout le monde va de l’avant, je fais demi-tour et je regarde vers le passé, avant l’ère industrielle, avant que l’ouvrier-ère ne soit que le maillon d’une chaîne de production de masse effectuant de manière incessante la même tâche sans y trouver de sens.